Distinción entre lo privado y lo público
"La distinction entre domaines privé et public, au point de vue du privé plutôt que de la cité, se ramène à la distinction entre les choses qui doivent être montrées et celles qui doivent être cachées. C'est seuleñent l'époque moderne, dans sa révolte contre la société, qui a découvert quelles richesses, quelle complexité, peut receler le domaine secret dans les conditions de l'intimité; mais il est frappant que des origines de l'histoire jusqu'à nos jours ce qui a besoin du secret, c'est la part corporelle de l'existence, ses aspects liés à la nécessité du processus vital qui, avant les temps modernes, comprenaient toutes les activités mises au service de la subsistence de l'individu et à la survie de l'espèce. On cachait les travailleurs qui "avec leurs corps pourvoient aux besoins [corporels] de la vie", on cachait les femmes qui, avec leurs corps, assurent la perpétuation de l'espèce."...
« A l'intérieur [des groupements sociaux], l'égalité, bien loin d'être une parité, n'évoque rien tant que l'égalité des membres face au despotisme du père, avec cette différence que dans la société, où le nombre suffit à renforcer formidablement la puissance naturelle de l'intérêt commun et de l'opinion unanime, on a pu éventuellement se dispenser de l'autorité réellement exercée par un homme représentant cet intérêt commun, cette opinion correcte. Le phénomène du conformisme est caractéristique de cette dernière étape de l'évolution. (...) L'essentiel est que la société à tous les niveaux exclut la possibilité de l'action, laquelle était jadis exclue du foyer. De chacun de ses membres, elle exige au contraire un certain comportement, imposant d'innombrables règles qui, toutes, tendent à « normaliser » ses membres, à les faire marcher droit, à éliminer les gestes spontanés ou les exploits extraordinaires. »
La Condition de l'homme moderne (Paris: Calmann-lévy 1961)
p. 78-84
The Human Condition (Chicago: University of Chicago Press, 1958)
« A l'intérieur [des groupements sociaux], l'égalité, bien loin d'être une parité, n'évoque rien tant que l'égalité des membres face au despotisme du père, avec cette différence que dans la société, où le nombre suffit à renforcer formidablement la puissance naturelle de l'intérêt commun et de l'opinion unanime, on a pu éventuellement se dispenser de l'autorité réellement exercée par un homme représentant cet intérêt commun, cette opinion correcte. Le phénomène du conformisme est caractéristique de cette dernière étape de l'évolution. (...) L'essentiel est que la société à tous les niveaux exclut la possibilité de l'action, laquelle était jadis exclue du foyer. De chacun de ses membres, elle exige au contraire un certain comportement, imposant d'innombrables règles qui, toutes, tendent à « normaliser » ses membres, à les faire marcher droit, à éliminer les gestes spontanés ou les exploits extraordinaires. »
La Condition de l'homme moderne (Paris: Calmann-lévy 1961)
p. 78-84
The Human Condition (Chicago: University of Chicago Press, 1958)
La condición humana (Trad. Ramón Gil. Barcelona, Paidós, 1993)
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